Joseph Le Bon (1765-1795)

Publié le par Socrates Philalethe

 

Joseph Le Bon (1765-1795)

 

Elève des oratoriens et professeur de rhétorique En décembre 1789, Talleyrand, évêque d'Autun, l'ordonne prêtre. Après le 10 août 1792, alors qu'il vient de renoncer au sacerdoce, plébiscité comme électeur, il est élu second suppléant du Pas-de-Calais à la Convention nationale, le 9 septembre, avec 400 voix sur 609 votants puis maire d’Arras et membre du Directoire. Un temps proche, durant l'automne et l'hiver 1792-1793, des vues des Girondins, avec lesquels il partage l'opposition au procès de Louis XVI et le rejet de Marat, il salue leur chute en lors des journées du 31 mai et du 2 juin 1793.Le 1er juillet 1793, il est admis à siéger à la Convention, en remplacement de Magniez, et siège avec la Montagne. Envoyé une première fois en mission dans la Somme et l'Oise le 9 août 1793 (8 brumaire an II-22 messidor an II), avec André Dumont, il lutte contre les accapareurs pour assurer l'approvisionnement des armées. De retour à Paris, il est élu, le 14 septembre, au Comité de sûreté générale, où il est, avec Le Bas, l'un des fidèles de Robespierre. Bernard de Saintes le dénonce comme fédéraliste. Il s'oppose aux tentatives des sans-culottes d'inspiration hébertiste, lutte contre l'accaparement, organise les réquisitions frumentaires et pourchasse prêtres réfractaires et déserteurs. Toutefois, il se montre assez modéré pour que Guffroy l'accuse de tiédeur et le présente à la Convention comme le protecteur des contre-révolutionnaires. Le 6 mars 1794, le Comité de salut public le rappelle, avant de le renvoyer, avec les mêmes pouvoirs, dans le même département. Emporté par la fièvre révolutionnaire, alors que l'ennemi est à quelques lieues d'Arras, il se met à sévir contre les royalistes. En février 1794, il obtient l'institutionnalisation du tribunal révolutionnaire, qui siège à Arras puis à Cambrai jusqu'au 10 juillet ; il veille personnellement à la composition des jurys et intervient lors de procès. Guffroy le dénonce à nouveau, comme terroriste exagéré, cette fois, mais l'absence de probité de l'accusateur empêche à sa démarche d'obtenir l'écho suffisant à Paris. À l'origine de ces accusations, on trouve l'accusateur public d'Arras, Demuliez, qui, soupçonné par Le Bon d'intelligences secrètes avec la Contre-révolution, arrêté et conduit à Paris, appelle à lui son ami Guffroy, à qui il dépeint l'envoyé en mission d'Arras comme un monstre. Guffroy rédige alors une brochure intitulée : Les Secrets de Joseph le Bon et de ses complices. L'affaire est renvoyée à l'examen du Comité de salut public, et Barère, dans un rapport présenté quelques jours après, rejette la dénonciation. D'autant que Le Bon s'est distingué par sa conduite énergique face aux Autrichiens, qui menaçaient Cambrai. Appelé dans cette ville par Saint-Just et Le Bas, Le Bon a ranimé les courages et préparé la victoire de Fleurus. Au terme de la Terreur, on a pu dénombrer plus de 1 000 détenus et plus de 300 personnes condamnées dans le Pas-de-Calais. Mais, le 15 thermidor an II, quelques jours après la chute de Robespierre, de nouvelles dénonciations contre Le Bon aboutissent cette fois à un décret d'accusation. Rappelé à Paris, il est arrêté. Quirot, le rapporteur, présente les conclusions de son enquête le 1er messidor an III (19 juin 1795). Il a divisé en quatre classes les faits imputés à Le Bon (1° assassinats juridiques, 2° oppression des citoyens en masse, 3° exercice de vengeances personnelles, 4° vols et dilapidations) et conclut à la mise en accusation.. Le Bon nie la plupart des faits qu'on lui reproche, en atténue d'autres. Sa défense est surtout centrée sur le fait qu'il n'a fait qu'exécuter les décrets de la Convention. Condamné à mort le 11 octobre 1795 pour abus de pouvoir pendant sa mission, il est exécuté à Amiens le 16 octobre 1795.

 

 

Publié dans XVIIIe Siècle

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