Irving Brown

Publié le par Socrates Philalethe

Irving Brown (1911-1989) et le financement des Trotskystes

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 Irving Brown remplit la fonction de bailleur de fonds du CLC. Sa qualité de représentant du syndicat AFL-CIO(piloté par la CIA) lui permet un libre accès aux fonds secrets du plan Marshall. Brown finance tout ce qui peut affaiblir la résistance de la France à l’utopie d’un gouvernement mondial, c’est-à-dire tout ce qui peut nuire au gaullisme et, dans une certaine mesure, au communisme.

Force Ouvrière, l'UNI ou encore l’UNEF sont financés par l’ambassade US. Dans l'ouvrage de Christophe Nick,Les Trotskistes (Fayard, 2002) on peut lire : « Grâce aux bons offices d’Irwing Brown, l’ambassade des Etats-Unis boucle les budgets de fin de mois du syndicat étudiant ».

Plus encore, de nombreux politiciens français, tel Lionel Jospin, ont eu des rapports étroits avec le réseau trotskiste de la CIA : dans Secrets de famille (Fayard, Paris 2001), Serge Raffy révèle que « Lionel Jospin, alors premier secrétaire du Parti socialiste, rencontre à Washington le 14 avril 1982 les responsables du syndicat américain AFL-CIO afin de les rassurer sur la présence de ministres communistes dans le gouvernement Mauroy. Celui qui a organisé la réunion est un agent de la CIA, Irving Brown, celui qui a fait fonder et financer le syndicat français Force Ouvrière pour lutter contre la CGT communiste financée par la Russie soviétique. Le sieur Irving Brown serait également celui qui aurait constamment entretenu des liens entre les trotskistes, et notamment l’OCI, et FO. » Dans  Éminences grises [Roger Faligot et Rémi Kauffer, Fayard, 1992], on voit qu’ Irving Brown en personne, a revendiqué avoir lui-même recruté et formé MM. Jospin et Cambadélis pour lutter contre les staliniens alors qu’ils militaient chez les lambertistes. [voir aussi « The Origin of CIA Financing of AFL Programs » in Covert Action Quaterly, n° 76, 1999]

Les réseaux trotskistes ont été réactivés en 1999 et au delà pour jouer un rôle central dans l’engagement de Paris au sein de l’OTAN pour bombarder Belgrade et constituent aujourd’hui les relais européens de la diplomatie culturelle décidée par les néo-conservateurs et les néo-libéraux états-uniens.

      Le réseau Voltaire croit savoir qu’Irving Brown co-finança la création du FN avec Jacques Foccart et soutint les anciens vichystes. 

Des archives récemment déterrées du Bureau fédéral des narcotiques indiquent que, au milieu des années soixante, Brown faisait l’objet d’une enquête pour trafic de drogue ou blanchiment de l’argent de la drogueemployé pour des opérations clandestines. Ces documents établissent le lien entre Irving Brown et des figures notoires de la pègre française et de la mafia italienne.


 Irving Brown (1920 à Chicago - 1989 à Paris) est un syndicaliste américain membre de la Fédération américaine du travail, puis de l'American Federation of Labour - Congress of Industrials Organisations (AFL-CIO) qui joua un grand rôle en Europe de l'Ouest et en Afrique dans la lutte contre l'influence communiste au sein des syndicats. Il a simultanément mené une carrière d'agent de la CIA1.

Selon Hugh Wilford, Brown « agissait plus ou moins de sa propre initiative lorsqu'il apportait le soutien américain au syndicats "libres" »2.

Sommaire

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Biographie [modifier]

Irving Brown est le fils d'un adjoint de Kerensky aux États-Unis. Kerensky, travailliste russe et ancien chef du gouvernement provisoire, avait émigré aux États-Unis après 1917. Brown est né à Chicago en 1911, y a été boxeur, puis est devenu syndicaliste et a affronté le syndicat des Teamsters (camionneurs américain) contrôlé par la mafia.

Lieutenant de l'armée américaine, il est chargé en 1944 par l'OSS de préparer le débarquement en Sicile, puis en Provence.

Aide à la scission de la CGT [modifier]

Il s'attache ensuite à affaiblir les mouvements communistes en France et obtient en 1947 d'André Bergeron et Léon Jouhaux qu'ils quittent la CGT et créent laConfédération générale du travail - Force ouvrière (CGT-FO). C'est à ce titre qu'il est présent de la création du syndicat à 1986 à tous ses congrès. Il est aussi l'un des créateurs de la Confédération internationale des syndicats libres.

À sa création, la CGT-FO reçoit le soutien logistique et financier de syndicats belges, allemands, et de l'AFL-CIO américaine sous l'égide de son tout récent FTUC (Free Trade Union Committee) et d'Irving Brown3, 4, 5 : la CIA, dont il est membre, souhaite « créer en France et en Italie des syndicats non communistes pour affaiblir la CGT et son homologue italienne, la CGIL »6.

Participation au Congrès pour la liberté de la culture [modifier]

Le Congrès pour la liberté de la culture (CILC) est fondé au Titania Palace à Berlin-Ouest le 26 juin 1950 pour lutter contre l'idéologie communiste en Europe de l'Ouest. Irving Brown était membre de la délégation américaine.

Installé en France, Irving Brown y dirige à partir de la fin des années 1950 les relations internationales de l'AFL-CIO depuis son bureau du 10, rue de la Paix. Il prend une part importante dans la lutte contre les communistes Grecs aussi bien que contre Salvador Allende au Chili.

Au cours de la guerre d'Algérie, il finance le Mouvement National Algérien (MNA) et soutient certaines tendances du Front de libération nationale (FLN) afin de faire passer l'Algérie sous contrôle américain. Ce fut le plus grand échec de sa vie, et le secrétaire général de l'Élysée de l'époque, Bernard Tricot ne négocie pas avec lui un accord sur la crise algérienne.

Il organise en 1984 les manifestations qui, un peu partout dans le monde, ont accompagné la tournée internationale de Mikhaïl Gorbatchev et contribue ainsi à casser l'ultime tentative de maintenir en vie le régime soviétique. Dès 1985, il considérait que la partie était jouée, que l'Union soviétique avait perdu la partie et que sa chute n'était plus qu'une question de temps.

À partir de 1986, il est atteint de graves problèmes de santé. En 1988, il est décoré par Ronald Reagan de la Médaille présidentielle de la liberté7. Il meurt l'année suivante, au moment où les mineurs de Bakou déclenchent des grèves qui contribuent à précipiter la chute du système soviétique.

 

 

  1.  (en) The CIA, the British Left and the Cold War: Calling the Tune? [archive] par Hugh Wilford, p. 39, 78, 93. ASIN/0714683566
  2.  (« Irving Brown had been acting more or less on his own in conveying American support to European 'free' trade unions »). (en) in The CIA, the British Left and the Cold War: Calling the Tune? par Hugh Wilford, p. 95.
  3.  Roger Faligot et Rémi KaufferEminences grisesFayard, 1992.
  4.  Georges WalterSouvenirs curieux d’une espèce de HongroisTaillandier, 2008.
  5.  François CARON [archive]1946 : quand la CIA installe ses bureaux à Lens [archive], L'Oreiller du Roy - n° 2, décembre 2008, pp. 64-74.
  6.  Frédéric CharpierLa CIA en France. 60 ans d'ingérence dans les affaires françaises, Seuil, 2008, p. 40-43.
  7.  « AFL-CIO’s Dark Past » [archive], Harry Kelber, 22 novembre 2004, sur laboreducator.org

Publié dans XXe siècle

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